SERres plus RésILIENtes par une ConduIte Econome en chauffage
Résumé et objectifs
En France, la production de légumes chauffés sous serres représente près de 1130 ha. Le gaz naturel est la source d’énergie principalement utilisée (80 % des installations chauffées). Le développement de la cogénération au début des années 2010, avec des contrats conclus sur le long terme, a bouleversé le modèle économique de la serre chauffée et fait évoluer les systèmes de production permettant un développement serein de la filière. En effet, la cogénération permet une production couplée de chauffage et d’électricité revendue sur le réseau. Ce modèle économique assure la stabilité de cette méthode de production. Aujourd’hui, 70 % des surfaces chauffées en France sont équipées de cogénération.
La crise énergétique de 2022 fragilise le modèle de production sous serre verre chauffée. Au-delà de l’intérêt pour la précocité et la productivité des cultures, la gestion du climat est un levier indispensable pour réduire la pression des maladies cryptogamiques et favoriser la mise en place de la protection biologique. En l’absence de chauffage, c’est l’ensemble du système de culture qui est remis en question. Pour répondre à la situation d’urgence à laquelle font face les producteurs, deux pas de temps doivent être considérés.
À court terme, il convient d’identifier des moyens pour répondre aux impératifs de réduction de chauffage tout en assurant la stabilité économique des systèmes de production actuels. À long terme, une réflexion sur la décarbonation est engagée dans un souci d’adaptation au changement climatique et à la nécessité collective de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES).
Le projet SERRILIENCE vise à adapter les systèmes de culture en production sous serres chauffées (tomate, concombre, fraise) avec pour ambition de réaliser au moins 30 % d’économie d’énergie thermique. Il s’agit volontairement d’adaptations de court terme, faciles et rapides à déployer :
- Évaluation d’équipements innovants permettant de maintenir le niveau de production en minimisant le chauffage (améliorer l’efficience énergétique) et sans impacter la gestion sanitaire.
Plusieurs techniques d’intérêt seront évaluées au cours du projet : des équipements d’isolation (en cultures de tomate, concombre et fraise), des systèmes de déshumidification (en culture de fraise et tomate), des techniques solaires passives (en cultures de tomate, fraise et possiblement concombre), la relocalisation du chauffage au niveau des plantes (en culture de concombre). - Évaluation de variétés de tomate et concombre afin d’identifier les plus adaptées pour une conduite basse énergie.