Développement d’un système de traitement des effluents des cultures hors-sol basé sur les propritétés phytoépuratoires des micro-algues
Résumé et objectifs
Depuis une vingtaine d’années, les productions légumières sous serres (cultures de tomates en particulier) ont connu un essor remarquable en France, qui s’est accompagné d’efforts importants pour limiter leur impact environnemental. Le procédé de culture hors-sol induit un rejet d’eaux concentrées en éléments nutritifs (e.g. nitrates, phosphates), correspondant à l’excédent de solution nutritive injectée dans le système qui n’est pas utilisée par la plante pour sa croissance. En cohérence avec les réglementations communautaires et françaises, cet excédent agricole ne peut être rejeté dans l’environnement immédiat de la serre, sous peine de polluer le milieu aquatique (eaux superficielles, souterraines, eaux de mer) et de contribuer à son eutrophisation. Face à cet enjeu sanitaire et environnemental, les producteurs bretons ont adopté depuis plusieurs années un système de recyclage de la solution nutritive drainée au sein de leur serre.
Suivant la qualité d’eau d’irrigation utilisée (forage, eau pluviale), les recyclages successifs peuvent provoquer une accumulation d’éléments minéraux indésirables, tel le sodium, induisant un risque de perte de production. Pour assurer la pérennité de la production, les producteurs peuvent ainsi être contraints de rejeter une partie de la solution drainée (entre 5 et 20 %), malgré leur volonté d’améliorer l’impact environnemental de leurs activités. En concertation avec l’AOP CERAFEL et la station expérimentale légumière et horticole du Caté, il a ainsi émergé la nécessité de trouver une solution technique et optimisée pour traiter ces éventuels rejets, et de fait, répondre aux objectifs de développement durable de l’agriculture et de reconquête de la qualité du milieu du bassin versant breton. Cet enjeu prend tout son sens en région Bretagne, où les productions légumières sous serres assurent 30 % de la production nationale et occupent 500 hectares du territoire. Dans ce contexte, le projet PHYTEPUR vise, en étroite collaboration avec le CERAFEL et le Caté, à mettre en place un système de traitement des rejets des cultures hors-sol, basé sur les propriétés phytoépuratoires des micro-algues.
La finalité du projet est :
- de limiter les rejets en éléments nutritifs dans l’environnement liés aux productions des cultures hors-sol et,
- de créer une plus-value sur une portion de solution nutritive, jusqu’alors rejetée, en produisant une biomasse algale à fort potentiel de valorisation.
